refigurer
du 11 au 27 mai 2023
exposition personnelle
Atelier Franck Michel - Nice
Face à tout ce qui se fige, aux terres prises par la sécheresse, aux murs assassins, aux mers mortes, (au père mort, sans doute aussi) ce qui se joue, c’est la réanimation. C’est en ce sens que j’entends refigurer : réanimer.
Pour refigurer, d’abord défigurer. Et défigurer, ça n’est pas seulement nier, c’est déformer et reformer. Déformer les figures reçues, ankylosées, les troubler, les trouer pour trouver une nouvelle forme qui sans cesse se forme. Dans La défiguration. Artaud - Beckett - Michaux, Evelyne Grossman écrit : “La défiguration est aussi une force de création qui bouleverse les formes stratifiées du sens et les réanime”.
Défigurer en cherchant une trace, un trait spontané, l’inverse du lisse qui apparaît facilement et au premier abord, chercher en trouant, en arrachant, en dessinant d’une main gauche et remuer ce qui s’est calcifié.
Dessiner, peindre, sculpter, en défigurant, ce n’est pas une volonté d’achever ce qui agonise mais de laisser jaillir un trait, une lave, un désir. Essayer de trouver quelque part un grouillement, d’insectes, de larves microscopiques et de le suivre, de repartir avec cette vie.
Dans les deux séries présentées dans cette exposition Figures et Des corps plus grands que nous, le vocabulaire diffère (peinture d’un côté, collants, mousse expansive et poupées de l’autre) mais la démarche est commune : défigurer pour malmener la couche extérieure et laissant l’intérieur jaillir et respirer, refaire surface, refigurer.
│LES FIGURES│
En 2017, je réalise pour une commande des portraits de poètes. Après une cinquantaine de portraits, jaillissent, soudainement, les figures. Les visages deviennent méconnaissables, sans plus de traits distinctifs ou d’expression : des anti-portraits, des anti-modèles. Evelyne Grossman ajoute : “donner voix à l’innommable, donner figure à l’infigurable suppose de défaire les formes coagulées, de les ouvrir, de les déplacer”.
En 2018, les naufrages meurtriers s’accumulent en Méditerranée lors des traversées de “migrants”. “Donner voix à l’innommable”, “donner figurer à l’infigurable”, c’est sans doute aussi ce qui se joue dans cette série, qui présente tour à tour des figures seules, sur fond blanc, et des figures accumulées sur une matière / terre noire, comme une terre qui se peuple.
Figures
collage - acrylique sur papier
100x70cm
Figures
acrylique sur toile
116x81cm
Figures
acrylique sur papier
Figures
acrylique sur papier
70x100cm
│DES CORPS PLUS GRANDS QUE NOUS│
Sous l’épiderme du collant : la poussée irrépressible d’une chair en expansion. Partir des poupées en porcelaines, de leurs regards fixes, des poupées souvenirs figées dans une image identitaire et puis les défigurer, défaire l’image pétrifiée, la trouer et trouver une sortie possible pour les chairs intérieures. Trouver une tension intérieure, qui va venir réanimer, refigurer.
Le collant c’est l’enveloppe cutanée mais de cette enveloppe, ça sue, ça suinte, la mousse trouve toujours à s’extirper. Sous l’épiderme, ça pousse d’une tension souterraine imprévisible.
Des corps plus grands que nous
collant I Mousse expansive I poupée
à l'arrière plan Marion-Poix-dessins
Des corps plus grands que nous
collant I Mousse expansive I poupée
Des corps plus grands que nous
collant I Mousse expansive I Poupée I Tissu
frontières
mars 2023
109 - pôle des cultures contemporaines de Nice
Une terre suspendue
Papier I Brou de noix I Feutre
Migrateurs
Acrylique
100x70cm
Passages/Arêtes Quadryptique
4x100x70cm
week-end de l'art
17 et 18 octobre 2020
Atelier Franck Michel - Nice
Comme une terre qui se peuple
février - mars 2019
Maison des Arts d'Evreux